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Jeunesseet Romans historiques  

Les Anges pourpres - Les Rêves du temps - Tome 2
de Christian de Montella
Flammarion 2009 /  13 €- 85.15  ffr. / 437 pages
ISBN : 978-2-08-163085-7
FORMAT : 13,5cm x 21cm

A la recherche de l’arbre-clé

Christian de Montella, auteur jeunesse reconnu, commence une grande fresque historique à travers les siècles (et même les millénaires), qu’il installe dans une ambiance de science fiction : deux jumeaux, Time et Eloïs Rettylaw, ont la faculté de voyager à travers le temps via les rêves de personnages passés. Leurs parents, Cassandra et Kepler, ont disparu durant leur tendre enfance. Cependant Cassandra veille sur eux et les informe de leur mission : sauver le monde de la destruction que voudrait accomplir Orcus Morlock, figure du Mal, en empêchant celui-ci de s’emparer de «l’Arbre du monde» ou «Arbre clé», objet en orichalque (métal inconnu dont Platon dit qu’il était utilisé par les Atlantes au temps de l’Atlantide…) qui permet de se rendre maître du Temps.

Derrière ce prétexte, Christian de Montella avec son second volume, Les Anges Pourpres, cherche essentiellement à faire revivre la période carolingienne. Le lecteur est introduit à la cour de Herstal aux débuts du règne de Charlemagne. Christian de Montella détourne la célèbre chronique du pseudo-Turpin au profit de sa lecture personnelle. Turpin aurait été un évêque proche de Charlemagne, l’un des douze preux ; au XIIe siècle, un clerc anonyme a composé sous son nom une chronique qui reprend le récit légendaire de l’histoire de Charlemagne et de Roland.

En reprenant le personnage de Turpin comme narrateur principal, Christian de Montella entraîne son lecteur dans un voyage à la cour de Charlemagne, au moment de la guerre contre les Saxons et de la christianisation forcée de ces régions. On assiste à la mort au combat de Drogon, père de Roland. Drogon que son frère, Ganelon, aurait pu aider, mais qu’il laisse tuer sans intervenir ! Des jeunes Saxons, Ardwyrd et Widukind, et un elfe, Albérich, échappent ensuite à la brutalité de Ganelon, accompagné de son âme damnée, l’inquiétant moine Sigebert. Néanmoins, celui-ci leur arrache un minuscule pendentif en forme d’arbre, Ganelon n’y voit qu’un talisman, les Saxons et les lecteurs savent qu’il s’agit de bien davantage ! Dans cette cour, foyer d’intrigues, chacun tisse la sienne : Bathilde, la veuve de Drogon, animée par sa volonté de vengeance, le moine Sigebert qui obéit à une voix mystérieuse, Roland l’impétueux et son ami Olivier le sage, la douce Aude éperdument amoureuse de Roland.

On suit avec plaisir ce récit des temps carolingiens, dans lequel la fantasy n’est que prétexte ; c’est peut-être là la faiblesse du roman qui n’ose s’avouer roman historique (de crainte de décourager les lecteurs ?) et qui n’est que si peu récit de science fiction. En revanche : un texte bien construit qui devrait séduire les lecteurs adolescents. A partir de 11 ans.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 11/11/2009 )
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