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Jeunesseet Romans classiques  

Miettes de lettres
de Anne Thiollier
Seuil - Jeunesse - Chapitre 2010 /  8.50 €- 55.68  ffr. / 171 pages
ISBN : 978-2-02-101229-3
FORMAT : 13cm x 20,5cm

Chine sur Seine

Avec intelligence et sensibilité Anne Thiollier entraîne ses jeunes lecteurs dans un univers proche et lointain : celui des quartiers asiatiques parisiens du XIIIe arrondissement aujourd’hui.

Fengfeng est arrivé avec ses parents, en laissant sa grand-mère en Chine. Il rêvait d’un pays merveilleux, mais découvre à Paris une vie bien différente ! Ses parents parlent peu ou mal le français, et travaillent quasiment jour et nuit pour rembourser les frais de l’exil et de l’installation. Sa mère fait des travaux de couture à domicile et son père est aide dans un restaurant du quartier tenu par une famille riche.

Porteur des espoirs familiaux, Fengfeng est un bon élève et n’a pas le temps de voir ce qui se passe autour de lui. Son seul lien avec le pays se résume aux leçons de chinois qu’il prend avec un vieux professeur et à la correspondance qu’il entretient avec sa grand-mère restée au pays. Celle-ci lui imagine un destin heureux et lui tricote de longs caleçons de laine. Fengfeng se sent incapable de la détromper ; aussi lui écrit-il en chinois des missives rassurantes, tandis que c’est à un petit carnet qu’il livre sa tristesse et ses déceptions. Et celles-ci sont nombreuses : les chinois hostiles de sa classe, ou plutôt le chinois et le viet, la honte que son père lui inflige lors des réunions parents professeurs, la triste jeune fille chinoise qui garde un enfant insupportable dans le square.

L’écriture est pour lui la seule façon de s’évader, jusqu’au jour où il se fait un ami de Djamel et où il ouvre les yeux sur son environnement. Désormais le monde s’ouvre, plus vaste ; il apprend à être autonome, découvre les faiblesses de son père, s’enfuit pour revenir renforcé après une nuit initiatique passée sur les bords de la Seine avec un SDF fantaisiste.

S’estimant désormais suffisamment mûr, il ose décacheter la lettre que sa grand-mère lui avait confiée à son départ : à ouvrir lorsque tu seras grand ! Il va découvrir un secret de famille bien enfoui, affronter la peur, mais être soutenu par l’amitié.

Un beau roman dans lequel le fil directeur est l’écriture et la liberté qu’elle offre. Une façon intéressante de découvrir le quartier chinois mais aussi les routes et le quotidien de l’exil, les choix nécessaires et douloureux. Ce roman dDevrait plaire aux jeunes lecteurs - garçons ou filles - à partir de 10/11 ans.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 24/02/2010 )
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