L'actualité du livre
Jeunesseet Romans sentimentaux  

Quelque chose à te dire
de Marie-Sophie Vermot
Ecole des loisirs - Medium 2008 /  9 €- 58.95  ffr. / 138 pages
ISBN : 978-2-211-09033-9
FORMAT : 13,0cm x 19,0cm

Passions filiales

Pour les besoins d’un exposé en arts plastiques, Arianne se retrouve quelques jours sur l’île de Sainte-Barbe, chez Julia, sa grand-mère, artiste peintre célèbre, mais qu’elle-même ne connaît pas, sa mère ayant coupé tout lien avec elle, tout en exerçant pourtant le métier de galleriste. En cherchant à cerner l’artiste, Arianne va se retrouver confrontée à son histoire familiale, et va malgré elle mettre le doigt sur des secrets de famille bien lourds.

Si l’auteur excelle dans la description des promenades, du paysage marin, de l’atmosphère du marché, les personnages secondaires, eux, frisent parfois la caricature. Mais l’intérêt du livre est ailleurs, et le titre livre le nœud de l’intrigue. Quelque chose à te dire… justement, Arianne baigne dans les non-dits, et voudrait bien faire sauter le mur de silence dont s’entoure sa mère, qui fuit toute question relative à sa jeunesse, à sa mère. Et en même temps, elle se retrouve face à ce dilemme, comment savoir sans poser de questions, puisqu’elle est tenue par une promesse faite à sa mère de ne pas fouiller le passé. C’est le hasard, et les balades dans cette nature sauvage, où la mer vient fouetter les falaises, qui vont provoquer le destin.

Le rapport à la nature est aussi fort que le rapport à la peinture de sa grand-mère. Qui lui livre aussi, à sa façon, des grilles de lecture de la vie familiale, en parlant de son art. «Comprendre ce que l’œil perçoit. Comprendre ce qui a sa place dans la toile. Ce qui va s’y fondre naturellement. C’est un peu la démarche d’un écrivain, vois-tu : faire sentir les choses, sans avoir besoin de les dire», explique Julia (p.47).

Un roman qui parle sans concession de l’histoire familiale et des liens qui se font et se défont, proche du concept de résilience, la mort et la vie se côtoyant, se défiant avec rudesse, marquant les êtres humains, les laissant meurtris sur la grève, mais pas forcément vaincus.

Nathalie Degardin
( Mis en ligne le 25/06/2008 )
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