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Histoire & Sciences socialeset Témoignages et Sources Historiques  

Correspondance générale - Tome 8 - Expansions méridionales et résistances, 1808-janvier 1809
de Napoléon Bonaparte et Collectif
Fayard Fondation Napoléon 2011 /  54.90 €- 359.6  ffr. / 1770 pages
ISBN : 978-2-213-66623-5
FORMAT : 16cm x 24,3cm

L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine, Thierry Sarmant est responsable des collections de monnaies et médailles du musée Carnavalet après avoir été adjoint au directeur du département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il a publié, entre autres titres, Les Demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi (2003), Vauban : l'intelligence du territoire (2006, en collaboration), Les Ministres de la Guerre, 1570-1792 : histoire et dictionnaire biographique (2007, dir.).

L’année de l’Espagne

La colossale entreprise éditoriale commencée en 2004 par Fayard et la Fondation Napoléon se poursuit à un rythme accéléré : le tome VIII, paru en 2011, couvre l’année 1808 et le mois de janvier 1809 : il est le plus volumineux paru jusqu’ici (plus de 1760 pages !) ; le volume comprenant les missives datées de 1812 paraîtra par anticipation cette année, à l’occasion du bicentenaire de la campagne de Russie.

Dans le cycle napoléonien, 1808 est l’année où la mécanique de l’expansion napoléonienne s’emballe et subit son premier enrayement. Tout à son dessein d’hégémonie européenne, l’empereur détrône les Bourbons d’Espagne et place sur le trône de Charles Quint son frère aîné Joseph, «muté» de Naples à Madrid comme un vulgaire préfet. Mais la péninsule se rebiffe : le peuple espagnol refuse son nouveau maître et la guerre civile s’allume. Une armée française envoyée soumettre l’Andalousie est vaincue par une armée espagnole et capitule à Baylen le 22 juillet. C’est la première défaite française sur un théâtre d’opérations européen depuis l’arrivée au pouvoir de Napoléon – et partant le terme du mythe de l’invincibilité française. Pour rétablir la situation, l’empereur doit se rendre lui-même en Espagne, de novembre 1808 à janvier 1809. Joseph est rétabli à Madrid, mais la guérilla persiste. Alors qu’il aurait dû concentrer ses forces dans le centre de l’Europe, Napoléon a ouvert un second front, qui va user une partie des armées françaises et contribuer à la chute de l’Empire.

Sous l’effet de ces difficultés, le ton de la correspondance impériale est plus péremptoire que jamais. Les prétendus souverains napoléonides – Jérôme, roi de Westphalie, Joseph, roi de Naples puis d’Espagne, Louis, roi de Hollande, Murat, roi de Naples, Eugène, vice-roi d’Italie – sont réprimandés comme des écoliers. L’empereur tient toujours à ses ministres la bride aussi courte – il est vrai qu’à la réserve de Fouché Napoléon n’est plus entouré que de grands commis, efficaces et parfaitement soumis. Il n’est pas jusqu’aux monarques étrangers qui n’aient droit à des missives d’un style souvent fort peu diplomatique.

Comme il est d’usage, le volume s’achève par une série d’études qui font le point sur des questions générales : les archives du ministère des Affaires étrangères concernant l’Empire (Isabelle Richefort), la correspondance de Joseph Bonaparte, 1808-1809 (Vincent Haegelé), l’examen de deux fausses lettres de Napoléon (Thierry Lentz). Les éditeurs publient enfin les textes du traité de Bayonne du 5 mai 1808, du traité passé entre Napoléon et le prince des Asturies le 10 mai, du traité entre Napoléon et Joseph du 5 juillet et celui de la capitulation de Baylen.

Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 27/03/2012 )
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