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Ton père, ce héros
de Didier Tronchet
Flammarion 2006 /  15 €- 98.25  ffr. / 192 pages
ISBN : 2-08-068925-8
FORMAT : 14 x 21 cm

L'auteur de l'article : Agnès Abécassis est journaliste. Elle est l’auteur d’une comédie intitulée Les Tribulations d'une Jeune Divorcée, aux éditions Fleuve Noir (www.agnesabecassis.com).

Ton père, qui t’aime trop

Ce livre est absolument incroyable, d’une tendresse profonde, très pure. Incroyable car on avait rarement lu un père avouer avec un tel absolu, avec des phrases si parfaites et si drôles, l’amour qu’il éprouvait pour son enfant. C’est vrai, quoi. D’habitude, ce sont plutôt les mères qui s’y collent.

Il s’agit du récit de Didier Tronchet, scénariste et dessinateur de BD, auteur entre autres du personnage de Jean-Claude Tergal, s’émerveillant devant les mille et un détails de la vie quotidienne de son fils. Dans Journal intime d’un bébé formidable (Flammarion), Tronchet racontait les trois premières années de la vie d’Antoine. Ici, les anecdotes mises bout à bout sur presque 200 pages couvrent les moments de son existence de trois à huit ans. Anecdotes qui n’ont rien d’extraordinaire en elles-mêmes, mais qui le sont à l’échelle de ce père, et surtout qui sont racontées avec un tel humour, une telle sensibilité et une telle poésie qu’elles iront droit au cœur de chaque lecteur. Aussi bien ceux qui, parents, se sentiront solidaires de ce papa gâteux, que les autres. Car on est aussi l’enfant de quelqu’un.

L’attachement que clame ce père pour son fils, ce besoin viscéral qu’il a de préserver son innocence et sa candeur, cette psychothérapie qu’il vit en temps réel (Didier Tronchet a perdu son père à l’âge de trois ans), ne peuvent laisser personne indifférent. Et puis la croissance de ce papa auprès de son enfant, qu’il regarde s’épanouir comme on observe une fleur éclore, est tout simplement savoureuse et très joliment racontée, entre éclats de rire et émotion vraie. «Je vois grandir l’ombre du jour maudit où tu comprendras que je skie très moyennement, que je suis un piètre nageur, un obscur footballeur du dimanche, et, pire que tout, un père ordinaire. Ton père, ce héros déchu. Qu’il va te falloir aimer quand même. S’il te plait.» Bien ingrat le fils qui pourra se détourner de lui après un tel témoignage !

Agnès Abécassis
( Mis en ligne le 12/06/2006 )
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