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Poches -> Policier & suspense |
| Brigitte Aubert Funerarium Seuil - Points thriller 2006 / 7.20 € - 47.16 ffr. / 416 pages ISBN : 2020873699 FORMAT : 11 x 18 cm Imprimer
Léonard « Chib » Moreno exerce à Cannes létonnante profession de thanatopracteur. Un art dembaumeur auquel il a été initié par un vieil Égyptien alors quil était un enfant solitaire et rejeté fruit du viol de sa mère par trois marines noirs américains de passage. Vaguement alcoolique, un brin dépressif, Léonard a plutôt pour habitude dembaumer les animaux au pire les époux de vieilles dames riches et dignes. Aussi son quotidien change-t-il radicalement lorsquil est contacté par la très belle Blanche Andrieu afin quil embaume le corps de sa petite Elilou, morte accidentellement dune chute dans les escaliers. Les Andrieu, cest un peu la famille Le Quesnoy, en pire. Famille nombreuse et blanche, catholique ultra-traditionnaliste, une flopée denfants en apparence parfaits mais profondément sadiques
Très vite, Léonard saperçoit que la petite Elilou a été violée et martyrisée avant sa mort. Se retrouvant enquêteur malgré lui, il côtoie de plus en plus la famille Andrieu, et ses proches la terrible mère de Mr Andrieu, les voisins curieux qui ont tous quelque chose à cacher, le prêtre tout droit sorti de LExorciste
Et pour ne rien arranger, il tombe amoureux de lénigmatique et névrosée Blanche. Le cauchemar continue, avec des profanations, des sévices sur animaux, des adultères en pagaille, dautres meurtres
De toutes les reines du thriller, Brigitte Aubert est assurément la moins politiquement correcte, et ce Funerarium, aujourdhui réédité en poche, à loccasion de la nouvelle présentation des « Points thriller », est lune de ses plus grandes réussites. Le suspense haletant, oscillant entre roman noir et thriller surnaturel, nenlève rien à lexcellente peinture des murs décrite ici, le chaos et la folie qui grouillent sous lapparence lisse dune famille parfaite. La plume nerveuse, parfois trash, de Brigitte Aubert glace le sang et ronge les nerfs, sans jamais perdre de son rythme et de sa puissance. Un excellent polar, étouffant et maîtrisé, quon ne lâchera pas jusquà la dernière ligne, même si le héros ironise sur «la fameuse page 300 quand lauteur du polar a besoin de finir son bouquin».
Caroline Bee ( Mis en ligne le 05/06/2006 ) Imprimer | | |
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