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Musique Classique &Opéra -> Musique orchestrale |
Gustav Mahler - Symphonie N°9 Gustav Mahler (1860-1911) Royal Stockholm Philharmonic Orchestra Alan Gilbert( Direction )
BIS Codaex distribution 2009 1710 | Super Audio CD hybride stéréo/multicanal Imprimer
Lultime symphonie de Gustav Mahler est indéniablement un adieu à la terre et, à ce titre, cest bien Alban Berg qui en parle le mieux : «Jai de nouveau joué dun bout à lautre la Neuvième Symphonie de Mahler. Le premier mouvement est la chose la plus magnifique de tout ce que Mahler a écrit. Cest lexpression dun amour inouï pour cette terre, le désir dy vivre en paix et, quant à la nature, den jouir encore jusquau bout dans toute sa profondeur avant que la mort vienne. Car elle vient irrésistiblement. Tout ce mouvement repose sur le pressentiment de la mort. Encore et toujours elle est présente. Tout ce qui est rêvé sur terre y culmine (doù les crescendos qui éclatent comme de nouveaux soulèvements après les passages les plus délicats) ; - et surtout, naturellement, dans le passage inouï où ce pressentiment de la mort devient certitude ; où, au milieu du plus douloureux appétit de vivre, la mort sannonce «avec la plus grande violence» - là-dessus, lhorrible solo dalto et de violon et ces sonorités chevaleresques : la Mort en armes. Là contre il ny a plus aucune révolte. Il me semble que cest la résignation qui poursuit encore plus avant toujours avec la pensée de lAu-delà, qui dans le passage Misterioso, nous apparait comme dans un air tout à fait léger encore au-dessus des montagnes oui, comme dans un espace éthéré. Et derechef, pour la dernière fois, Mahler se tourne vers la terre non plus vers les combats et les exploits dont il se démet pour ainsi dire (comme déjà dans Le Chant de la Terre, avec ces sauts chromatiques descendants morendo), mais uniquement vers la nature. Les trésors que la terre peut encore lui apporter, il vient en jouir, et aussi longtemps quil le pourra : il veut, loin de tout ennui, dans lair libre et léger de Semmering, se créer un chez-soi, pour aspirer en soi, à longs traits toujours, toujours plus profond, cet air terrestre le plus pur pour que le cur, le cur le plus magnifique qui ait battu parmi les hommes, se dilate se dilate toujours plus avant quil doive ici cesser de battre».
A la tête de lorchestre philharmonique de Stockholm, Alan Gilbert subjugue par une approche idéale des plans sonores. Chaque pupitre est travaillé dans le détail, et larchitecture de luvre, ainsi révélée, offre des couleurs jusqualors inexploitées. Dans une telle approche cette neuvième est bien une révélation et se place demblée au sommet dune discographie pléthorique. Incontournable en SACD !
Jean-Jacques Millo ( Mis en ligne le 24/12/2009 ) Imprimer
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