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Comédie et viennoiseries
avec Billy Wilder, Bing Crosby, Joan Fontaine, Roland Culve
BAC Vidéo 2008 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 1948
Sortie DVD : Février 2008
Titre original : The Emperor Waltz

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.33
Format image : Couleurs, 4/3
Format audio : Anglais, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français


Bonus :
- Entretien avec Noël Simsolo (écrivain, spécialiste du cinéma)
- Bandes-Annonces originales VOSTF
- Galerie Photos

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Né en 1906 et mort en 2002, Billy Wilder fut l'un des plus talentueux cinéastes de la comédie américaine, l'un de ces nombreux exilés de l'empire Austro-hongrois venus s’installer à Hollywood. De son vrai nom Samuel Wilder, après une enfance en Pologne au sein d'une famille juive, Billy Wilder part pour Vienne où il fréquente l'université. Il s'établit à Berlin où il exerce les fonctions de danseur puis de journaliste, commençant à écrire des récits. Il devient le collaborateur d'un journal allemand local puis d'un tabloïd pour lesquels il rédige des nouvelles ou des roman-feuilletons à succès. Il entame une carrière de scénariste auprès de Fred Zinnemann et Robert Siodmak puis signe une jolie réussite : Les Hommes le dimanche.

L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le contraint à l'exil. Il réalise un film à Paris avec Danielle Darrieux : Mauvaise graine. Aux États-Unis, il écrit des scénarios pour Howard Hawks et Ernst Lubitsch qui le conduisent à signer un contrat avec la Paramount. Il met en scène un troisième film auquel collabore Raymond Chandler : Assurance sur la mort (1944), première grande réussite. Il tourne ensuite plusieurs films noirs, Le Poison (1946), Boulevard du Crépuscule (1950) puis s'oriente vers la comédie. Il dirige Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion, Certains l'aiment chaud (1959) et son chef d'oeuvre, La Garconnière (1960).

Billy Wilder poursuivra sa carrière avec d'autres films moins accomplis mais avec toujours une grande élégance comme Irma la douce (1963), Embrasse moi idiot (1964) La Vie privée de Sherlock Holmes (1970) ou Avanti ! (1972). Il est néanmoins l'un des maîtres incontestés de la comédie américaine, ayant développé un style moraliste et une ironie féroce déguisée derrière beaucoup d'humour et une mise en scène soignée, à la fois simples et fluides, aux cadres rigoureux et élégants.

Billy Wilder, venant de l'Europe centrale avec cet humour décalé si caractéristique, savait très bien que le désir se déguise derrière mille et un subterfuges ; sa vision du monde est amère, malgré les traits d'humour, et le cinéaste est désabusé.

Ici, avec La Valse de l'Empereur, nous sommes dans la comédie pur sucre où, avec plus ou moins de réussite, Billy Wilder tente de loger au passage plusieurs niveaux de lecture. Au spectateur attentif de les relever. L'histoire, écrite en collaboration avec Charles Brackett, est fort simple : dans l'Autriche-Hongrie d'avant guerre, un commis voyageur américain Virgil Smith (Bing Crosby) s'ingénie à intéresser l'empereur François-Joseph à la vente de son phonographe. Cependant, malheureux en affaires, il trouve l'amour auprès d'une jolie veuve de la cour, Johanna Augusta Franziska (Joan Fontaine).

Billy Wilder et son fidèle scénariste ne s'en tiennent pas vraiment à quelque chose de simpliste ou à une vague histoire kitsch mais doublent l'histoire d'amour attendue d'une autre histoire d'amour, inattendue celle-là, celle des chiens respectifs des deux amants qui, bien sûr, commencent par se chamailler avant de se réconcilier. Détail comique, le chien de Virgil Smith ressemble à s'y méprendre au chien de la célèbre firme phonographique EMI...

Le cinéaste s'ingénie surtout à faire s'emboîter les contraires et à dépasser les sphères sociales, le monde de l'aristocratie et celui du commerce. En bon observateur, Billy Wilder voit bien que ces deux mondes sont encore en train de s'affronter, symboliquement parlant, après la Seconde Guerre mondiale et que le second va irrémédiablement gagner. Celui du commerce évidemment. D'ailleurs dans une scène singulière où l'empereur François-Joseph a accepté de recevoir notre commis voyageur, il tente de convaincre ce dernier d'abandonner son mariage avec la fort belle Johanna Augusta Franziska et de lui offrir en compensation la promotion de son phonographe ! Pour oser une telle scène, il fallait bien s’appeler Billy Wilder, preuve que la comédie avec lui possède des doubles fonds plus amers… Et le commis voyageur accepte, laissant évidemment sa prétendante totalement médusée... N'en disons pas plus.

Certes, Billy Wilder ne force pas son talent mais il nous offre une excellente comédie, distillant à droite ou à gauche quelques sous entendus piquants. La seule comédie d'ailleurs que le cinéaste a tournée non loin de là où il est né : l'empire austro-hongrois.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 29/02/2008 )
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