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| Zoë Heller Chronique d'un scandale Calmann-Lévy 2005 / 19.50 € - 127.73 ffr. / 308 pages ISBN : 2-7021-3609-5 FORMAT : 14x21 cm
Traduit de l'anglais par Pierre Charras. Imprimer
On ne sait pas qui, de lauteur, de son traducteur français ou du lecteur aura manqué le coche ici mais le fait est là : impression dun immense ratage. Lauteur, Zoë Heller, sattaque avec cette Chronique dun scandale à lun de ces faits divers qui alertent et excitent de temps à autre lopinion : les badinages dune professeur quasi-ménopausée avec un adolescent à peine post-pubère
Soit ! Mais il y a des façons de faire, et lon est loin ici du souffre nabokovien !
Quon en juge. Le récit de cette amourette entre Sheba, professeur plutôt haute-société dans un lycée difficile londonien, et de Connolly, adolescent artiste à ses heures, nous est rapporté par Barbara, la collègue de Sheba.
Celle-ci, moins menacée par la ménopause que par une virginité fossilisée, savère très vite le personnage central du récit : une mégère à la fois âpre et amère, lardée dannées et dannées de frustration, dun célibat de granit et de principes à la pelle
Difficile de sidentifier à la rosse ! Le roman en devient difficilement supportable ! Mission accomplie par lauteur ? Sans doute Zoë Heller souhaitait-elle esquisser un personnage particulier, en fouiller les tréfonds psychologiques peu reluisants. Mais le regard du lecteur glisse ; il ne rentre pas. On imagine lhumour et le cynisme devant nimber cette histoire mais le second degré comme le rire dérapent aussi. On naccroche pas car tout reste épidermique, superficiel et caricatural : un style à laccent vaguement britannique, goût dun thé trop infusé et froid
«Jimagine que certains vont juger déplacé que je puisse mettre sur le même plan mes ennuis et ceux de Sheba. A ceux-là, je demande de croire quun animal domestique malade peut causer autant de chagrin quun amant rebelle» (p.221), nous explique la barbante Barbara pleurant sa chienne cancéreuse. Elle ajoute plus loin : «Elles ne savent pas ce que cest dêtre si totalement privée de contact que leffleurement accidentel de la main dun conducteur de bus sur votre épaule vous envoie une onde de frustration directement dans le bas-ventre» (p.238). Quand Tatie Danielle rencontre la mamie Bush homonyme, du Angela Lansbury en moins pimpant, et la «Miqueline» dElie Sémoun, on overdose... et senvole lenvie de lire.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 16/09/2005 ) Imprimer | | |
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