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| Alice Zeniter Juste avant l'oubli Flammarion 2015 / 19 € - 124.45 ffr. / 288 pages ISBN : 978-2-08-133481-6 FORMAT : 13,8 cm × 21,1 cm Imprimer
Roman policier pour de vrai ou pour de faux ? Franck, infirmier par choix à lhôpital Bichat, vit depuis huit ans avec Emilie, professeure de collège et thésarde menant ses recherches sur lécrivain devant qui elle est en adoration : Galwin Donnel, auteur de polars, mort en 1985. Ce créateur d'un super détective a disparu dans détranges conditions non élucidées (meurtre, suicide ?...) après avoir vécu plus de vingt ans à Mirhalay, petite île des Hébrides, battue par les vents et la brume.
Une sorte de triangle amoureux se déroule à la lecture car, même si le troisième personnage est mort, il tient une place telle dans lesprit dEmilie quil perturbe sa relation avec Franck. Emilie est chargée dorganiser un colloque de dix jours sur lécrivain mythique à Mirhalay. Le récit se trame pendant ce laps de temps sur cette île mystérieuse habitée seulement par un gardien taciturne, Jock, qui haïssait Donne. Une île au destin tragique pour ses derniers habitants... ''juste avant loubli''. Lhistoire prend des allures de roman noir autour de la tragédie de l'écrivain : le déroulement du séminaire est perturbé par les joutes orales opposant les meilleurs spécialistes de Galwin Donnel.
Alice Zeniter crée un auteur et son uvre dans la fiction, elle invente ses romans avec précision, allant jusquà imaginer un article sur Wikipedia, ajoutant des commentaires d'éditeurs, des analyses, des citations ; elle reprend la méthode de Roberto Bolagno, inventeur et spécialiste de lécrivain fictif. A partir des codes du polar, qu'elle détourne, plusieurs histoires s'entremêlent dans le roman : les amours contrariées de Franck et Emilie, le déroulement du colloque, Galwin Donnel, cur du récit, et cette île triste et effrayante.
Un roman dense qui ferait un très bon film : il ne faut pas passer à côté de Galwin Donnel. «La littérature est une forme de plaisir poussé à son raffinement le plus extrême par des écrivains que le rapport habituel au langage ne satisfait plus» (p.136)...
Eliane Mazerm ( Mis en ligne le 11/09/2015 ) Imprimer
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