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L'absente
Nathalie Rheims   Laisser les cendres s'envoler
J'ai lu 2013 /  7,20 € - 47.16 ffr. / 190 pages
ISBN :  978-2-290-07409-1
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication en août 2012 (Léo Scheer)
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Avec Laisser les cendres s’envoler Nathalie Rheims signe son quatorzième roman. Une question traverse le récit : l’amour d’une mère n’est-il pas inconditionnel, peut-il disparaître comme les autres formes d’amour ?

L’auteure a vécu une enfance solitaire dans un château immense et glacé, dominant un étang que l’hiver givrait de silence. Un père incertain, une mère admirable d’élégance et de douceur, que tous les mondains qui l’entourent citent en exemple. Un clan dans lequel on demande aux enfants d’être sages, de se tenir droit, de respecter les codes de la bonne éducation et de se taire. Dans ce silence imposé, on apprend à esquiver les conflits, le mot de ''gentillesse'' s’inscrit dans les gênes et prévient toute tentative de révolte. La complexité des sentiments se trouve ainsi jugulée et l’adoration qu’éprouve la petite fille pour cette mère inaccessible se développe dans un silence qui respecte les conventions.

Par un froid matin d’hiver, elle est partie, cette mère admirable, c’est le maître d’hôtel qui l’a annoncé à l’adolescente. Un artiste l’avait enlevée, à qui elle allait être pour toujours soumise. Amoureuse éperdue et mécène dérisoire, elle s’oubliait dans sa passion aveugle pour celui que l’enfant appelait ''le mage''. Il l’avait prise toute, et, auprès d’elle il n’y avait plus de place pour d’autres amours. C'est à elle, à treize ans, de faire le deuil de son amour dans une solitude que personne ne viendra casser.

Nathalie Rheims raconte la souffrance de l’abandon au travers de ses tentatives pour se rapprocher d’une mère. Partagée entre l’admiration qu’elle éprouve pour l’œuvre tant artistique que sociale de sa famille et l’immobilisme solennel qui la fige dans une armure guindée, elle cherche des explications. Elle démonte les rouages de ce qui fabrique les grandes fortunes. Le pire, peut-être, prévoir toujours le pire pour pouvoir lui échapper et continuer la sauvegarde, la pérennité de la dynastie.

L’auteure met son âme à nu afin de raconter sa bataille pour survivre à l’abandon et au désert affectif. Outrepassant le silence, avec sincérité et délicatesse, elle dévoile ses souffrances. On trouve avec Laisser les cendres s’envoler, un roman universel des tourments de l’absence. Un roman indispensable.


Anny Lopez
( Mis en ligne le 09/12/2013 )
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