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avec Billy Wilder, Jack Lemmon, Walter Matthau, Susan Sarandon
BAC Vidéo - Hollywood comédie 2008 /  19.99   € - 130.93 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 1974, USA
Titre original : The Front Page

Version : 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français

Bonus :
- Entretien avec Noël Simsolo (écrivain, spécialiste du cinéma)
- Bandes annonces originales VOSTF

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Spéciale première est une œuvre tardive dans la filmographie de Billy Wilder (1906-2002), l'un des plus talentueux cinéastes de la comédie américaine, auteur de chefs-d'œuvre comme La Garconnière (1960), Certains l'aiment chaud (1959), ou Sept ans de réflexion (1955).

Réalisé entre Avanti! (1972) et Fedora (1978), le film est issu de la pièce de théâtre de Ben Hecht et Charles MacArthur, adaptée ici à l'écran par Billy Wilder et son fidèle scénariste I.A.L. Diamond. Nous sommes en 1929. Rédacteur en chef d'un journal, Walter Burns (Walter Matthau) est en colère contre son meilleur journaliste, qui, absent, risque de lui faire manquer l'exécution d'un dangereux assassin (mais innocent). Mais le reporter Hildy Johnson (Jack Lemmon) désire abandonner le journalisme et toutes recherches de scoop, et préfère se marier avec Peggy Grant (Susan Sarandon). Walter va tout faire pour qu‘il revienne sur sa décision.

Ce n’est pas la première fois que Billy Wilder traite du journalisme : Le Gouffre aux chimères (1951) abordait déjà le sujet sous un angle plus noir, comme ses films de la même époque (Sunset Boulevard ou Le Poison). Mais comme on sait, au fil des années, c’est la comédie qui l’a remporté chez Billy Wilder, certes une comédie souvent acide bien qu’en apparence elle ait l’air inoffensive.

Cependant, Spéciale première est en fait un film «sombre» où le cynisme l’emporte ; le plan de fin à cet égard est d’une cruauté sans égal. Les journalistes sont traités comme des «veaux» jouant aux cartes en attendant de se jeter sur la moindre goutte de sang, le moindre fait dont ils pourront se repaître après en avoir tordu toute la réalité, histoire de faire dans le sensationnalisme. Le rédacteur en chef est prêt lui aussi à tout, même à faire rater le mariage de son meilleur journaliste afin que celui-ci fasse son papier vendeur. Visiblement, Billy Wilder n’aime pas les journalistes (ni les politiciens au passage).

Certes, on pourrait trouver que la cible est facile et que l’ensemble du portrait est un peu caricatural. C’est vrai mais l’habileté ici consiste à ce que le trait soit volontairement chargé au niveau de la comédie (impossible de le prendre au premier degré) tout en disant des choses véritables sur le fond. Les journalistes ont rarement bonne presse si l’on ose dire. Que dirait-il de nos jours où le climat s’est encore plus dégradé ?

Le problème est que le film pèche sur la structure même du scénario. Spéciale première n'a pas la splendeur des meilleures comédies du cinéaste, notamment en ce qui concerne la fluidité. Si Billy Wilder tente de garder la fraîcheur de son maître Ernst Lubitsch, il n’y parvient pas réellement. Le film manque parfois de rythme, s’appesantit trop sur des dialogues qui nous font perdre l’intrigue de vue. En une demi-heure, on n’a guère avancé dans ce qui fera l’armature essentielle du scénario. Souvent, le cinéaste néglige aussi quelques personnages plus troubles, donc plus intéressants à creuser, comme le rôle de la prostituée et du maire véreux. D’autres, comme le rédacteur en chef joué par Walter Matthau et le journaliste Hildy Johnson (Jack Lemmon), sont trop fixes dans leur caractérisation, même s’ils sont remarquablement interprétés.

Cependant, là où Billy Wilder ne faillit pas, c’est sur la mise en scène qui est somptueuse, faite de plans-séquences, en cinémascope (panavision), écran large et technicolor ; il faut avouer que les cadres sont magnifiquement composés, d’une élégance rare, jouant de la perspective et de la profondeur de champ avec une grande maîtrise. Sur le plan esthétique, le film est une grande réussite et s’il n’est pas un grand Billy Wilder, il reste bien plus «regardable» de nos jours que bons nombres de comédies surfaites, beaucoup plus mal réalisées de surcroît. Les réalisateurs ou producteurs devraient sans doute «copier» sur les films de Billy Wilder. Se sont-ils alignés au contraire sur la «mentalité journaliste» ?...


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 21/03/2008 )
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