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De Bhopal à Animal
Entretien avec Indra Sinha - (Cette Nuit-là, Albin Michel, Novembre 2009)

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Parutions.com : Pourquoi avoir choisi de publier ce roman avec cette note liminaire de l'éditeur, qui assure la vérité de cette histoire ?

Indra Sinha : À vrai dire, cette note était tout d'abord destinée à mon éditeur Anglais, afin qu'il comprenne le point de vue que je défendais. Ils l'ont laissée alors qu'elle n'était pas censée rester là. Certains n'ont pas apprécié que je laisse entendre que Khaufpur est une ville réelle. Ma réponse est que tout peut arriver dans une fiction, que tout est possible, c'est ce qui en fait la beauté. D'autres croient que la ville existe réellement. Le site internet créé en parallèle au livre renforce ce sentiment...

Parutions.com : Vous avez créé un site pour ce roman ?

Indra Sinha : Oui, c'était une sorte de blague, en fait. C'est un site complet ; on y trouve tout : les annonces matrimoniales, etc. Animal y a même posé une annonce, celle d'un garçon qui recherche une fille sympa ! Les annonces sont classées par thèmes. Il y en a plein pour les médicaments du docteur Ali Faqri et d'autres choses comme ça. Autant de blagues pour ceux qui ont lu le livre. On y trouve aussi deux ou trois entretiens qu'Animal aurait donnés à divers magazines. Parfois, quand je ne veux pas faire un entretien pour une publication particulière, je dis que je suis fatigué et renvoie vers Animal (rires) ! C'est arrivé une fois... mais Animal était mal luné et il a donné des réponses cinglantes à l'intervieweur. Bien sûr, l'entretien n'a pas été publié mais, moi, je l'utilise de temps en temps !

Parutions.com : Animal doit être tout à fait réel pour vous.

Indra Sinha : Oui, pour moi, il est aussi réel que vous et moi. Il vient d'écrire une histoire de 6000 mots pour un magazine népalais, où il raconte son voyage à Paris et à quel point il a aimé ''La Mère Agitée'' à Montparnasse, le «bistrot non-conformiste» !

Parutions.com : Pensez-vous que la note de l'éditeur puisse changer notre manière d'appréhender le livre ? Jusqu'à quel point peut-on croire que l'histoire est réelle ?

Indra Sinha : Je ne sais pas. Comme j'ai dit, je ne voulais pas l'inclure et j'ai été surpris quand j'ai vu ça. Mais je trouve difficile d'évaluer son impact parce que je suis trop proche du livre. C'est la raison pour laquelle j'ai aimé le lire en Français. Bien que je connaisse l'histoire et les personnages, le fait de lire le livre en Français, avec des mots qui n'étaient pas les miens, m'a fortement dépaysé. J'ai pu apprécier le roman avec plus de recul. A la lecture, en découvrant l'argot français et en faisant le parallèle avec ce que j'avais voulu dire en Anglais, j'ai appris beaucoup de gros mots !

Parutions.com : Note de l'éditeur ou pas, l'histoire et les personnages de cette fiction sont tout à fait crédibles...

Indra Sinha : C'est une fiction, oui, je ne voulais pas écrire un récit historique. Je me suis trop impliqué avec les Bhopalis pendant des années et il ne m'est jamais venu à l'esprit d'écrire sur Bhopal, pas une fois. Je ne pouvais pas écrire une fiction sur Bhopal parce que j'en connaissais trop l'histoire et ses conséquences, mais aussi parce qu'il faudrait écrire une thèse pour comprendre ce qui se passe à Bhopal depuis vingt-cinq ans. La meilleure chose à faire selon moi fut d'écrire sur une situation analogue, un autre lieu où les gens souffrent d'une injustice terrible et sans aucune aide des autorités.

Parutions.com : Dans le roman, les caractérisations spatiales et temporelles sont en effet assez vagues ; la situation peut ainsi facilement s'appliquer à n'importe quelle catastrophe et donne au livre une dimension universelle, ce qui facilite aussi l'identification du lecteur à l'histoire.

Indra Sinha : Oui, tout à fait. Quant aux personnages et leur degré de ''réalité'', peut-être nous trompons-nous en pensant que les personnages fictifs ne sont pas réels. Tout dépend de ce qu'on entend par «réel» ; notre perception de ce qui est réel est fonction de ce que nous connaissons, de ce dont nous nous souvenons et de ce que nous percevons. La plupart du temps, nous nous asseyons dans une pièce comme celle-ci et le reste du monde, pour vous et moi à ce moment précis, n'est qu'une représentation. Nous savons qu'il existe des choses comme les boulevards, les bus et le métro. Nous sommes sûrs qu'ils sont là, mais nous ne les voyons pas. Vous avez sans doute des voisins, et ils sont réels, même si vous ne les connaissez pas du tout. Quand on pense à Jane Eyre et à Elizabeth Bennet, elles sont tout à fait réelles. Comment est-ce que nous pourrions les oublier ?!

Parutions.com : Beaucoup de matière a dû venir de votre propre expérience. Avez-vous également mené des recherches pour ce livre ?

Indra Sinha : J'ai exploré quelques aspects du caractère d'Animal. Il s'agit d'une gestation spontanée, de l'émergence d'une conscience à part entière. J'ai pensé à des choses sur lui, et voilà : il est apparu, tout simplement. Dès qu'il a surgi dans ma conscience, il s'est mis à jouer avec moi et je l'ai immédiatement adoré pour ça. Il est si drôle.

Les recherches que j'ai menées ont concerné les gens qui entendent des voix. On pense facilement qu'une personne sensible à ce type de phénomène est folle. Mais que se passe-t-il exactement ? Je crois que nous entendons tous des voix d'une certaine façon ; ce sont simplement nos pensées. J'avais un ami, qui s'appelait Sunil - le livre lui est dédié -, qui entendait des voix, mais des voix en colère. Quelquefois aussi, elles le consolaient. Il était à Bhopal ''cette nuit-là'' : il avait douze ans quand la tragédie est advenue et il a perdu presque toute sa famille. C'était quelqu'un de grand et d'extrêmement drôle, mais il a été diagnostiqué schizophrène, à un degré bénin : il était paranoïaque et tourmenté par le peur, ce qui n'est pas le cas d'Animal. Animal et Sunil sont distincts en tous points. Mais Sunil s'était enfui dans la jungle pour vivre comme un animal, ce qui m'a donné l'idée de faire de même avec Animal, une fuite hors de l'humanité. Donc, de la recherche, oui, mais pour les personnages.

Le livre, pour moi, se fonde sur les personnages. Bhopal repose bien sûr sur un contexte mais celui-ci reste assez obscur. On ne sais pas exactement ce qui s'est passé ''cette nuit-là'' à Bhopal, les mouvements de terreur, le gaz et le poison, ni les tenants et aboutissants de la bataille juridique et du ''dossier''. C'est pourquoi je voulais éviter d'écrire directement sur Bhopal ; j'aurais été obligé d'être précis. Rien n'est pire que de manipuler une vérité qui affecta tant de vies. Il y a un film qui va sortir sur Bhopal avec Martin Sheen, qui s'intitule Bhopal : A Prayer for Rain (Une prière pour la pluie). Mais on y trouve quelques inexactitudes importantes. On est ici du point de vue des rescapés, ce dont je suis heureux, mais le film montre aussi une visite de l'usine par le patron d'Union Carbide, ce qui n'est pas arrivé. La mise en scène a tendance à blanchir les patrons américains et rejeter la faute sur les indiens, ce qui est complètement faux car toutes les décisions qui ont affecté la sécurité de l'usine ont été prises en Amérique. Quand vous savez toutes ces choses mais que vous manquez toujours d'exactitude, ce que vous faites, en fait, c'est écrire une histoire fausse. Or on ne peut pas faire ça avec un drame comme celui-ci, où la justice et les vies de tant de personnes entrent en jeu.

Parutions.com : Combien de temps avez-vous mis à écrire ce livre, et pourquoi avez-vous pensé qu'il est important qu'il soit publié maintenant ?

Indra Sinha : Je l'ai commencé en 2001 et il a été publié en 2007. Il fut terminé au début de 2006 ; il m'a donc fallu cinq ans pour l'écrire. La raison de cela est que pendant deux ans je me suis porté volontaire au sein de la Campagne Internationale pour la Justice à Bhopal. J'ai créé des sites internet et écrit des textes pour eux, travaillant jusqu'à 18 heures par jour. Cela m'a éloigné du livre pendant un temps, mais, en retour, cette expérience si intense m'a donné beaucoup de matériel pour l'achever.

Parutions.com : Le livre traite d'événements terribles sans être trop didactique. Il contient néanmoins un subtil appel aux armes. Vouliez-vous transmettre un message particulier sur le drame et ses conséquences, ou s'agissait-il pour vous d'en faire plus simplement le récit ?

Indra Sinha : Non. Si j'avais voulu porter un message, je l'aurais fait d'une autre manière. Car passer cinq ans à écrire un roman de 300 pages me semble un moyen particulièrement inefficace pour transmettre un simple message. Tout tourne pour moi autour des personnages. Je voulais écrire un roman les mettant au premier plan, avec cet événement horrible et ses conséquences à l'arrière plan, dans l'ombre duquel ils doivent se battre. J'avais une phrase dans ma tête bien avant de commencer le livre : «J'étais humain, avant». Je savais que je voulais que ces mots-là ouvrent le roman parce qu'ils résument qui est Animal. Je savais aussi que les derniers mots du livre seraient : «Demain, on sera encore plus nombreux». Animal dit au revoir à ses lecteurs et termine par : «Tout passe, mais les pauvres demeurent. C'est nous, le peuple de l'apocalypse. Demain, on sera encore plus nombreux». Je savais qu'entre ces deux séquences, le roman trouverait son espace, mais je ne savais pas comment ; il m'a donc fallu combler le vide. D'une certaine façon, le message est ce comblement, un message long, de 120 000 mots (rires). Le message n'est-il d'ailleurs pas que mieux vaut rire de tout cela ?... J'en parle à un endroit dans le roman. L'idée que le néant a un pouvoir : nous contenons tous un pouvoir infini pour faire des choses, qui vient de notre imagination et de notre volonté ; il faut avoir la force de survivre et ne pas laisser tomber, ne pas arrêter la lutte. Une catastrophe comme celle de Bhopal peut écraser et détruire une personne, ou elle peut faire comprendre à des gens ordinaires qu'ils sont capables des choses extraordinaires. Ils peuvent survivre, ils peuvent se défendre, ils peuvent rire en dépit de l'injustice.

Que faire d'autre au final ? Quand tous les pouvoirs du monde sont contre vous, quand, même si l'injustice est reconnue, aucune issue légale n'est envisageable dans l'immédiat, prise dans un imbroglio judiciaire qui pourra durer sur des générations, que pouvez-vous faire ? Soit vous abandonnez, soit vous pouvez en rire et vous défendre. Car le rire, aussi, donne de la force. J'ai écrit un article à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe, sur le pouvoir du néant : Nous n'avons ni argent, personne de puissant pour parler en notre nom, mais nous avons nous-mêmes. Nous exprimons notre colère dans les effigies que nous confectionnons, dans les idées qui nous font rire, et en riant, nous avons trouvé une sorte de liberté. Ceux qui nous ont opprimé avaient l'argent, le pouvoir, les avocats et les appuis politiques à leurs côtés, mais nous, nous riions d'eux. Plus nous riions, mieux nous nous sentions, et plus ils eurent de mal à nous appréhender. Nous ne mourrons pas sans faire de bruit. C'est ça le pouvoir du néant, le pouvoir de résister en dépit de tout.

Parutions.com : Le fait que vous ayez choisi de raconter l'histoire comme s'il s'agissait de la transcription d'un monologue enregistré sur magnétophone amène à se poser la question : qu'a l'oralité de si particulier et de si convainquant ?

Indra Sinha : “Comme si”, le mot est juste parce que toute est là. On fait comme si c'était un récit oral bien que nous sachions tous que ce n'est qu'une représentation d'un récit oral, et j'ai d'ailleurs pris la liberté de ne pas garder le style oral tout le temps. Il y a des parties du texte où je n'ai pas voulu le faire. Certains l'ont remarqué et ont reproché au style du roman son irrégularité ; parfois, Animal s'exprime de façon vulgaire, ailleurs il peut sembler plus pompeux, mais je ne crois pas qu'il y ait ici contradiction. On peut être quelqu'un de très cultivé et se laisser parfois aller à un langage... plus coloré.

Parutions.com : Il est intéressant de remarquer que les cassettes ne sont présentes qu'au début du livre et à la fin. Le lecteur n'est pas rappelé à leur existence tout au long du livre. Il est donc facile d'oublier que l'histoire est dite à travers un magnétophone.

Indra Sinha : Des lecteurs m'ont posé la question de l'absence de la référence aux cassettes alors que le récit avance. Mais à quoi bon ? C'aurait été trop intrusif ; j'ai préféré les laisser glisser vers l'arrière-plan. Dès qu'Animal entame son récit, il y est entièrement absorbé et ce n'est seulement que quand il le conclut qu'il se rend compte qu'il doit dire au revoir à ce lecteur qu'il a malmené et provoqué, mais qui est devenu néanmoins son ami.

Parutions.com : Animal parle avec un certain raffinement du monde qui l'entoure. Pensez-vous que ce soit un narrateur fiable ?

Indra Sinha : Non, tout au contraire. Il n'est pas fiable. Les seules choses que nous savons de lui sont ce qu'il nous en dit. Je pense que nous devons le juger et nous demander s'il est vraiment honnête. Peut-être est-ce aussi l'un des intérêts du récit. Animal dit qu'il ne veut pas tromper le lecteur. Il veut être complètement honnête, même si c'est pénible. A un moment du livre, il conseille même au lecteur de jeter le récit s'il n'apprécie pas sa façon de parler. Le roman entier s'inscrit dans une dialectique entre Animal et le lecteur ; elle est leur espace. Animal est assez futé, je pense ; il a compris quelque chose que tous les écrivains n'ont pas réalisé, qui l'espace de leur livre n'est ni dans leur esprit, ni sur la page imprimée mais véritablement dans l'esprit du lecteur. Et s'il n'atteint pas cette place, alors le roman ne va nulle part. Animal sait qu'il doit pénétrer l'esprit de quelqu'un d'autre, d'un inconnu, riche d'une culture différente, et qu'il doit pour cela raconter son histoire d'une manière qui touchera cet autre que lui. C'est une perception plutôt fine. Mais il ne ménage pas son lecteur pour autant ; il le titille constamment, il le met au défi. Une des meilleures analyses que j'ai pu lire sur le roman explique que pendant que vous lisez Animal, Animal vous lit en retour. C'était exactement ce que j'ai essayé d'accomplir. Le lecteur doit choisir d'être le lecteur à qui Animal parle. Il devient un personnage dans le roman, qui entre au coeur de l'histoire. Je voulais conduire les lecteurs vers cette prise de conscience qu'ils ne sont pas simplement un élément du roman, mais sa partie la plus importante ; c'est en eux que l'histoire se passe.

Parutions.com : Elli Barber est l'un des personnages le plus intéressants du livre. On s'identifie facilement à cette femme, aux frustrations qu'elle éprouve à tenter d'aider une population qui refuse d'être aidée. Comment êtes-vous arrivé à créer ce personnage ?

Indra Sinha : Il m'a fallu beaucoup de temps pour avoir une vision claire d'Elli, mais, une fois encore, je ne crois pas que l'on crée les personnages ; on les découvre. Comme un inconnu aperçu à travers une fenêtre un jour de pluie, une forme grise, dans la rue, qui se rapproche peu à peu et devient plus nette, jusqu'à secouer son parapluie, rentrer... et entrer dans votre vie. Un ami américain m'a aidé à lui trouver une histoire, un arrière-plan, une jeunesse en Pennsylvanie, l'apprentissage du piano. Tout ça m'a aidé à étoffer le personnage. Ce que j'aime en Elli, c'est son amour pour Animal et la force de ses convictions.

Parutions.com : Les désirs d'Animal sont très présents dans le roman. Que cherchiez-vous à dire sur ce besoin humain d'aimer et d'être aimé ?

Indra Sinha : Animal est un garçon quelconque. Il voudrait être robuste, solide et se blinder contre les nombreuses blessures que le monde lui inflige chaque jour. Mais le fait reste qu'à l'intérieur, il est très vulnérable. Le concept de l'amour – au sens grec de charis, l'amour de son prochain (et pas uniquement les êtres humains) - est ce qui constitue le coeur et la dimension la plus profonde du roman. Au final, Elli, Ma Franci, Zafar, Farouq, Somraj, Nisha, Jara le chien et Animal lui-même sont tous mus par l'amour. C'est quelque chose que j'ai appris des Bhopalis, dans cette façon qu'ils ont de s'occuper les uns des autres, dans la clinique, l'attitude du personnel et celle des patients. Les médicaments ont un bien meilleur effet quand ils sont prodigués avec amour.

Parutions.com : A l'écriture, visiez-vous un public en particulier ?

Indra Sinha : Je commence à réaliser, un peu tardivement donc, que la personne la plus importante dans l'écriture est le lecteur. C'est le lecteur qui doit animer les personnages et engager son imagination en donnant une impulsion au monde qui réside sous l'encre. Donc, oui, je pense beaucoup aux lecteurs. On ne peut pas plaire à tout le monde, et il ne faut pas chercher à le faire. J'imagine quelqu'un, oui, un lecteur ouvert et empathique, dont les goûts seraient similaires aux miens. Si je devais donner quelques exemples, je dirais les critiques sur internet, les bloggeurs littéraires (tels que je les connaîs au Royaume-Uni en tous cas), ceux qui lisent par plaisir et dont les critiques ne sont pas entachées par toutes ces considérations politiques et stratégiques qui pourrissent le métier de critique littéraire... J'espère apporter au lecteur quelque chose qu'il n'attendait pas, qui le surprendra et, je l'espère, lui plaira.

Parutions.com : Quelle partie du processus d'écriture préférez-vous?

Indra Sinha : Chaque partie est formidable et très difficile à la fois. La découverte des personnages, le moment où ils se révèlent à vous, comme s'ils commençaient à se sentir à l'aise auprès de vous, et à avoir confiance en vous (il est très important qu'un personnage tienne pour sûr que son auteur ne fera pas de contre-sens à son sujet !). Ce que j'aime aussi, c'est me réveiller à cinq heures du matin, impatient de rejoindre mon bureau et ces moments magiques, quand une bonne phrase surgit tout à coup. J'aime la satisfaction ressentie quand l'intrigue commence à tenir debout. En fait, les mille-et-uns détails liés à l'écriture, les combats menés, ce dont le lecteur, finalement, n'a pas conscience.

Parutions.com : Pouvez-vous partager avec nous le projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

Indra Sinha : Le prochain roman aurait dû en fait être écrit avant Cette nuit-là mais il a dû attendre un peu. La recherche m'a mené à Patmos en 2001, en Israël et dans la Bande de Gaza l'année dernière, et, il y a deux semaines, au Panama, à Naples et à la Rome. A Pompei et Naples, deux romans à venir s'entrecroisent en fait, l'un se passe aujourd'hui et l'autre, il y a 2000 ans. Je n'ai pas encore de titre pour le premier, mais l'histoire est essentiellement celle racontée par l'apôtre Jean alors qu'il est un vieil homme en exil. D'une certaine façon, il s'agit du rêve de Ma Franci dans Cette nuit-là.

Parutions.com : Merci.


Entretien mené en Anglais par Samantha Joustra (Traduction : Samantha Joustra et Thomas Roman)
( Mis en ligne le 10/02/2010 )
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