Jean Pottecher Lettres d'un fils 1914-1918 - Un infirmier en première ligne à Verdun et sur l'Aisne Ysec éditions - Grands Témoins 2003 / 17 € - 111.35 ffr. / 208 pages ISBN : 2-84673-022-9 FORMAT : 18x24 cm
L'auteur du compte rendu: Agrégé et docteur en histoire, Jean-Noël Grandhomme est l'auteur d'une thèse, "Le Général Berthelot et l'action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918" (SHAT, 1999). Il est actuellement PRAG en histoire contemporaine à l'université "Marc Bloch" Strasbourg II. Imprimer
Les éditions Ysec, spécialisées dans lhistoire de la Grande Guerre, ont pris lheureuse initiative de rééditer les lettres de Jean Pottecher, infirmier tué le 24 juillet 1918 en tentant de sauver un blessé. Considéré par le critique impitoyable des récits de la guerre de 1914-1918, Jean Norton-Cru (qui en signa la postface), comme lun des meilleurs témoignages sur le conflit, cet ouvrage, paru pour la première fois en 1926, na en effet rien perdu de sa force. Norton-Cru regrette même beaucoup que le père du soldat se soit senti obligé de corriger le style de ces lettres avant de les livrer pour lédification du public.
Né en 1896 à Bussang (Vosges), à quelques centaines de mètres de la frontière allemande de lépoque, Jean Pottecher est le fils du fondateur du «théâtre du peuple» (qui existe toujours). Au moment de la déclaration de guerre de lAllemagne à la France, il avait décidé de préparer lecole Normale Supérieure dans la section des sciences. En avril 1915 il sengage finalement à dix-neuf ans dans la 4e section dinfirmiers. Dabord affecté à larrière, en Champagne, il arrive sur le front comme soldat infirmier au 59e bataillon de chasseurs à pied à Verdun en juillet 1916.
Pacifiste et socialiste, comme le rappelle André Suarès dans sa préface, Pottecher se battait pour lhumanité. Son idéal est bien représentatif de celui de ces millions de poilus qui croyaient «tuer les guerres» en faisant leur devoir, à leur place, en bon citoyens. «On voit que son pacifisme ne lui a pas imposé les préjugés qui aveuglent Barbusse, commente Norton-Cru. Pourquoi ? Parce quil est un vrai combattant, lui qui navait pas darmes.» Et il la prouvé en mourant à vingt-deux ans.
Jean-Noël Grandhomme ( Mis en ligne le 30/03/2003 ) Imprimer |