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Les Oisivetés de Monsieur Vauban
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Dossier LE SOLEIL ET SES RAYONS
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Le Despotisme éclairé

Le discours de la réforme
Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban    Collectif  
Champ Vallon 2007 /  44 € - 288.2 ffr. / 1720 pages
ISBN : 978-2-87673-471-5
FORMAT : 13 x 20 cm

L'auteur du compte rendu : Matthieu Lahaye est professeur agrégé et poursuit une thèse consacrée au fils de Louis XIV sous la direction de Joël Cornette.
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«Le petit gentilhomme de campagne tout au plus» comme le qualifiait le duc de Saint-Simon dans ses Mémoires, est resté célèbre dans notre mythologie nationale pour avoir fermé le territoire aux ennemis grâce à une ligne de robustes forteresses.

Né le 3 ou 5 mai 1633, Vauban, dont on fête cette année le trois centième anniversaire de la mort, fut pourtant bien plus qu’un simple génie de la poliorcétique, cet art de prendre et de défendre les places. Infatigable voyageur dans les confins du Royaume, seigneur de Bazoches dans son Morvan natal, il fut l’œil de la monarchie, multipliant des rapports sur des sujets aussi variés que l’agronomie, l’économie, la fiscalité royale, l’hydrographie… A la fin de sa vie, mis à l’écart des champs de bataille, il eut le projet - jamais réalisé -, de rassembler en plusieurs volumes ces réflexions qu’il appelait bien humblement, >i>Les Oisivetés de Monsieur Vauban ou ramas de plusieurs mémoires de sa façon sur différents sujets.

Aujourd’hui, la très courageuse et dynamique maison d’édition Champ Vallon nous présente la première édition intégrale de ce manuscrit grâce à un travail de mise en forme hors du commun de trente-deux mémoires, sous la direction de Michèle Virol et d’une pléiade d’auteurs de référence. Il n’est pas besoin d’insister sur l’intérêt de cet ouvrage de plus de 1700 pages et au prix modique de 44 euros pour notre compréhension de l’univers intellectuel d’un grand commis de l’État. Les très nombreuses planches de couleur qui agrémentent ce livre, les introductions précédant chaque mémoire et leur annotation rigoureuse nous donnent tous les outils pour comprendre la langue parfois un peu rugueuse de ce militaire.

Vauban vit les prémices de l’administration moderne. Il met à son service sa science d’ingénieur, de l’arithmétique à la statistique. Homme de guerre, il est avant tout un pragmatique qui enquête, compte, mesure, expérimente toujours dans le but d’améliorer le sort des plus humbles et surtout de renforcer l’Etat monarchique en déficit budgétaire chronique dès la décennie 1670. L’un des mémoires publiés, La Cochonnerie ou calcul estimatif pour connaître jusqu’où peut aller la production d’une truie pendant dix années de temps, donne un aperçu étonnant de ses méthodes de travail et de sa curiosité universelle. Aidé de sa connaissance parfaite du monde rural, il déduit par une suite de calculs savants, qu’une truie en dix générations peut engendrer plus de six millions de cochons !

Évidemment, les Oisivetés contiennent aussi les réflexions de Vauban sur l’armée qu’il veut toujours plus efficace. On lira avec beaucoup d’intérêt les Moyens d’améliorer nos troupes et de faire une infanterie perpétuelle et très excellente, édité par Hervé Drévillon ou encore le Traité de l’attaque des places, rédigé en 1704 pour enseigner au duc de Bourgogne l’art de conduire des sièges.

Vauban bénéficiait de l’oreille du roi tout en voulant rester libre. Dès 1668, il écrit à Louvois : «je préfère la vérité quoique mal polie, à une lâche complaisance qui ne servirait qu’à vous tromper.». Cependant, il prend soin d’écarter délibérément de sa réflexion la dimension politique. C’est ce qui explique la faiblesse de sa réforme fiscale, La Dîme royale où il propose un impôt universel, sans toutefois en mesurer les conséquences sur la société d’ordres. Le livre est interdit dès février 1707. Ainsi, il n’est pas étonnant que Vauban ait eu un faible écho au XVIIIe siècle. Son action réformatrice, déployée sur un mode autoritaire, n’avait d’autre but que de renforcer le pouvoir du roi et participait d’une vision assez pessimiste de la nature humaine. Pour lui, l’administration, c’est-à-dire la mise en mathématique du monde, devait suppléer les défaillances des individus.

Quoiqu’il en soit, parcourir ce livre, véritable monument éditorial, nous donne à voir précisément l’esprit du temps et nous permet de mieux connaître celui qui confessait sans rougir : «J’aime ma patrie à la folie, étant persuadé que tout bon citoyen doit l’aimer et faire tout pour elle.».


Matthieu Lahaye
( Mis en ligne le 13/11/2007 )
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